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Le Collectif des Éleveurs et Maraîchers de Guédiawaye (CEM) a tenu une conférence de presse pour alerter l’opinion publique et les autorités sur une situation jugée injuste et opaque concernant l’attribution de parcelles dans la bande des filaos de Sam Notaire. Ce collectif, regroupant des citoyens ayant longtemps exercé l’élevage et le maraîchage sous les filaos, avait obtenu de l’État 52 parcelles suite au déclassement de la forêt. Mais selon eux, cette attribution a été entachée de manipulations internes orchestrées par leurs deux représentants désignés, Moustapha Gueye et Pape Dieng.

Les membres du collectif accusent ces deux représentants d’avoir dissimulé des informations clés, notamment le nombre réel de parcelles obtenues. En effet, ces derniers ont déclaré que seulement 26 parcelles avaient été attribuées, tout en sollicitant un rajout de 15 parcelles supplémentaires, omettant volontairement certains membres. Cette version sera plus tard contredite par des documents du cadastre confirmant bien que 52 parcelles avaient été effectivement allouées au collectif.

Par ailleurs, des cotisations financières importantes ont été exigées des membres pour, disait-on, financer les travaux de terrassement et obtenir un bail collectif. Des montants de 100 000 à 150 000 francs CFA ont été collectés, mais n’ont jamais été remboursés. Or, lors d’une réunion en 2023, Pape Dieng a déclaré que l’État avait en réalité pris en charge ces travaux, et que lui-même avait été mandaté pour les exécuter.

Les accusations s’aggravent avec la destruction des champs appartenant aux membres du collectif qui ont été écartés de la répartition initiale. Ces actes ont été menés sans sommation officielle, suscitant l’indignation des victimes et entraînant des plaintes contre M. Pape Dieng. Ce dernier est accusé d’avoir abusé de sa position pour bénéficier personnellement du marché public lié aux travaux de terrassement, sans respect des procédures réglementaires.

Le collectif affirme avoir saisi plusieurs instances administratives pour obtenir justice, sans succès. Une plainte a été déposée à l’OFNAC en mai 2024 sous le numéro 199, afin de faire la lumière sur les conditions d’attribution du marché. Deux courriers ont également été adressés à la Direction des Domaines, en mai et en décembre 2024, pour demander des correctifs sur la répartition des parcelles. Aucune réponse n’a été reçue à ce jour.

Ils pointent aussi la responsabilité de la Direction Générale de la Surveillance et du Contrôle de l’Occupation des Sols (DSCOS) qui, en décembre 2024, a validé les titres de propriété sur les parcelles MR1 à MR52 sans procéder aux enquêtes préalables pourtant nécessaires. Une omission que les membres du collectif considèrent comme une grave négligence administrative.

Face à ce qu’ils qualifient d’injustice prolongée, les éleveurs et maraîchers de Guédiawaye en appellent directement au Président de la République et au Premier Ministre. Après plus d’un an de démarches sans réponses concrètes, ils espèrent que cette conférence de presse contribuera à briser le silence administratif et à faire éclater la vérité sur une affaire qui, selon eux, menace la cohésion sociale et le développement agricole local.