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Dakar, le 10 avril 2025 – C’est un géant de la justice qui s’éteint. Mamadou Badio Camara, président du Conseil constitutionnel depuis 2023, a rendu l’âme ce jeudi à Dakar, plongeant le monde judiciaire dans une profonde tristesse. Cet homme droit, à la courtoisie légendaire et à l’éthique irréprochable, laisse derrière lui près de cinquante ans d’un service exemplaire à la nation.

Un parcours judiciaire d’exception
Né en 1952 dans la chaleureuse ville de Kolda, Mamadou Badio Camara s’est très tôt destiné au temple de Thémis. Diplômé de la prestigieuse École nationale d’administration et de magistrature (ENAM) en 1977, il entame immédiatement une carrière qui fera date.

Son ascension professionnelle est un modèle du genre : substitut du procureur à Dakar, juge, procureur, conseiller, puis procureur général près la Cour suprême. À chaque fonction, il impose son style : une rigueur intellectuelle sans faille, une intégrité à toute épreuve et un engagement total pour la justice.

Le gardien suprême de la Constitution
Nommé à la tête du Conseil constitutionnel en 2023 ,Mamadou Badio Camara a marqué de son empreinte cette institution clé. Sous sa présidence, le Conseil a renforcé son rôle d’arbitre impartial, garantissant le respect scrupuleux de notre Loi fondamentale.

Ses décisions, toujours motivées avec une précision juridique remarquable, faisaient autorité. « Un magistrat hors pair, dont chaque arrêt était une leçon de droit », témoigne un de ses proches collaborateurs.

Une onde de choc dans la classe politique
L’annonce de son décès a provoqué une vague d’émotion dans tout le pays. Le président Bassirou Diomaye Faye a salué la mémoire de « ce grand serviteur de l’État, incarnation de la probité et de la sagesse juridique ». L’opposition, a rendu hommage à « un homme qui a toujours placé le droit au-dessus des considérations politiques ».

La communauté judiciaire, unanime, pleure « un modèle, un guide, une référence pour tous ceux qui croient en la justice ».

Dernier hommage à un monument
La nation se préparer à dire adieu à son illustre fils. La levée du corps est prévue demain, vendredi 11 avril 2025 à 10 heures précises à l’hôpital Principal de Dakar. Cette cérémonie devrait réunir l’ensemble de la classe politique et judiciaire du pays.

Un héritage impérissable
Mamadou Badio Camara ne nous quitte pas seulement avec une œuvre juridique considérable. Il laisse surtout l’exemple d’une vie dédiée au service public, marquée du sceau de l’honneur et du professionnalisme. Son passage à la tête du Conseil constitutionnel, bien que bref, restera comme un moment clé de notre histoire judiciaire.

Alors que les drapeaux s’abaissent sur les institutions qu’il a si bien servies, une seule prière : Que la terre lui soit légère.

Yankhouba Thiam