La lutte sénégalaise, autrefois un sport traditionnel célébrant la force et l’héroïsme, est aujourd’hui associée à une violence inquiétante. Entre les face-à-face médiatisés, les combats eux-mêmes et l’après-match, les dérives se multiplient, plongeant les populations dans la peur.
Les jours précédant un grand combat sont marqués par une montée de tension. Les supporters, souvent regroupés en factions rivales, s’affrontent verbalement et physiquement. Les vols et les agressions se multiplient dans les rues, notamment aux abords des stades. Les commerçants ferment boutique par crainte des pillages, tandis que les habitants évitent de sortir.
Dans les arènes, l’excitation tourne souvent à l’hystérie. Les insultes fusent entre supporters, et les bagarres éclatent fréquemment. Malgré la présence des forces de l’ordre, les débordements sont nombreux. Les projectiles volent, et les cris de menace remplissent l’air, créant une atmosphère de chaos.
Que leur champion gagne ou perde, les supporters envahissent les rues, s’en prenant aux biens publics, aux véhicules et parfois même aux passants. Les règlements de comptes entre quartiers rivaux se prolongent tard dans la nuit, laissant derrière eux des blessés et des dégâts matériels. Les populations, terrifiées, se barricadent chez elles, tandis que les réseaux sociaux s’embrasent de messages de haine et de provocation.
La violence autour de la lutte sénégalaise n’est plus seulement sportive – elle est sociale. Les paroles incendiaires des lutteurs et de leurs fans alimentent un climat de peur. Les autorités doivent prendre des mesures fortes pour encadrer les événements, sanctionner les responsables et sensibiliser les supporters.
Si rien n’est fait, ce patrimoine culturel risque de sombrer dans une spirale incontrôlable, où la gloire des arènes sera éclipsée par la terreur qu’elle inspire.
Yankhouba Thiam