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Le Conseil des ministres a marqué une avancée historique ce mercredi 30 juillet 2025 en adoptant deux projets de loi ambitieux visant à consolider la transparence, la participation citoyenne et la lutte contre l’impunité au Sénégal. Ces textes, portant respectivement sur le statut des lanceurs d’alerte et l’accès à l’information publique, illustrent la volonté du gouvernement de moderniser son cadre juridique en faveur d’une gouvernance plus ouverte.

Protéger les lanceurs d’alerte : un bouclier contre la corruption
Le premier projet de loi crée un statut juridique inédit pour les lanceurs d’alerte, ces citoyens ou professionnels qui révèlent des actes de corruption, d’abus de pouvoir ou de menaces à l’intérêt général. Parmi les mesures phares :

Confidentialité garantie : L’identité du lanceur d’alerte ne pourra être divulguée sans son consentement.

Interdiction des représailles : Toute sanction professionnelle ou pression à l’encontre des signalants sera criminalisée.

Canaux sécurisés : Mise en place de mécanismes de signalement protégés, tant dans le public que dans le privé.

Ce cadre vise à encourager les dénonciations de bonne foi tout en luttant contre l’opacité, renforçant ainsi la confiance dans les institutions.

L’accès à l’information publique : un droit citoyen consacré
Le second texte institutionnalise le droit à l’information en obligeant les administrations à rendre accessibles leurs données et documents, sous réserve d’exceptions strictes (sécurité nationale, vie privée, etc.). Les avancées clés :

Transparence proactive : Les institutions devront publier régulièrement des informations d’intérêt général.

Procédures simplifiées : Les demandes d’accès seront traitées dans des délais encadrés.

Contrôle renforcé : Un mécanisme de recours sera mis en place en cas de refus abusif.

Cette réforme place le Sénégal dans la lignée des démocraties africaines pionnières comme le Ghana ou l’Afrique du Sud, où de telles lois ont favorisé la redevabilité et l’émergence d’une société civile active.

Prochaines étapes : vers une adoption historique
Les projets de loi seront prochainement soumis à l’Assemblée nationale pour examen. Leur adoption définitive ferait du Sénégal un modèle en matière de gouvernance transparente sur le continent, conformément aux engagements internationaux du pays (Convention de l’ONU contre la corruption, Objectifs de développement durable).

Pour les experts, ces textes représentent une avancée majeure pour l’État de droit. « Ces lois comblent un vide juridique et offrent des outils concrets pour lutter contre l’opacité », souligne Me Aïda Ndiaye, juriste spécialisée en droits humains.

Reste à garantir leur application effective : sensibilisation des citoyens, formation des agents publics et mise en place des structures dédiées seront essentielles pour concrétiser cette ambition.