Keumassar.info - le portail de Keur Massar sur le web

Le Syndicat National des Travailleurs de la Culture (SNTC), en collaboration avec les Acteurs Culturels Engagés de Guédiawaye affiliés à la Confédération des Syndicats Autonomes du Sénégal (CSA), a tenu une conférence de presse ce mercredi 20 août 2025. Cette rencontre avait pour objectif de tirer la sonnette d’alarme face au manque criant d’engagement des autorités municipales en matière de politique culturelle. Pour les acteurs culturels, l’indifférence actuelle des élus est devenue intolérable et constitue une entrave grave au développement de la ville.

Selon les intervenants, la législation sénégalaise, à travers la loi n°96-07 et l’Acte 3 de la décentralisation, impose aux municipalités d’intégrer la culture dans leurs politiques publiques. Ce n’est pas une faveur mais une obligation, rappellent-ils, en insistant sur le fait que la culture représente un droit fondamental pour les citoyens et un devoir incontournable pour les élus locaux. Pourtant, à Guédiawaye, les artistes et opérateurs culturels font face à une négligence totale qui se traduit par un manque de moyens, d’espaces et de perspectives.

Les griefs exprimés par le SNTC et les acteurs culturels sont multiples. Ils dénoncent une « zéro subvention » des événements culturels, une absence totale d’infrastructures adaptées, et surtout un manque de vision politique pour la culture. Dans une ville dépourvue d’industries majeures, affirment-ils, la culture devrait constituer une alternative de développement, mais elle reste reléguée au second plan. « Une ville sans culture est une ville sans âme, sans identité et sans avenir », martèle Pape Meissa Gueye, Secrétaire Général du SNTC.

Les artistes de Guédiawaye, pourtant reconnus à l’échelle nationale et internationale, se retrouvent dans une situation de précarité alarmante. Faute de soutien institutionnel, ils se heurtent quotidiennement à des obstacles, contraints de survivre dans un environnement hostile et peu valorisant. La rupture de confiance est d’autant plus douloureuse que, selon les acteurs culturels, le maire de la ville, avant son élection, avait multiplié les promesses et manifesté sa proximité avec ce secteur, avant de tourner le dos à ses engagements une fois en fonction.

Face à cette situation jugée insoutenable, le SNTC et les acteurs culturels engagés de Guédiawaye formulent plusieurs revendications. Parmi elles : l’allocation d’un budget conséquent et transparent exclusivement dédié à la culture, la création d’un fonds d’appui aux initiatives privées, la nomination d’un chargé de la culture apolitique et issu du terrain, la réhabilitation des infrastructures existantes et le soutien systématique aux compagnies et événements culturels. Ces mesures, selon eux, constituent le socle indispensable pour permettre à la culture locale de jouer pleinement son rôle dans le développement socio-économique.

Enfin, les acteurs culturels annoncent qu’au-delà de cette conférence de presse, ils entendent intensifier leur mobilisation. Un sit-in est prévu le 26 août devant la mairie de Guédiawaye pour exiger des actes concrets. « Les menaces et insultes du maire ne nous intimideront pas. La culture est notre dignité, et nous ne la braderons pas », avertissent-ils, affichant leur détermination à mener le combat jusqu’au bout si l’institution municipale persiste dans son inertie.