Pour dénicher l’oiseau rare, les plus grands clubs du monde n’hésitent d’ailleurs plus à aligner des sommes importantes pour se renforcer à ce poste clé.
Le gardien de but doit posséder les qualités physiques suivantes : la puissance, la détente et explosivité. Ce travail consiste à une bonne préparation car c’est avant tout l’assurance de pouvoir s’imposer physiquement dans les duels face aux attaquants adverses et avoir la certitude de pouvoir sortir sans crainte dans les airs. Face à un gardien qui dégage de la puissance, les adversaires auront toujours une certaine appréhension qui ne peut que lui être profitable.
Au Sénégal nous avons eu de grands noms à ce poste : Cheikh Seck; Tony Sylva; Kana FALL, Mamadou DIALLO; etc. Et aujourd’hui nos gardiens de but s’illustre bien dans les différents championnat.
Pour comprendre cette évolution du poste, ce changement de regard sur ceux qui sont de par leur position presque condamnés à figurer parmi les principaux acteurs d’une rencontre, votre blog préféré s’est entretenu avec un portier bien connu du football sénégalais, en la personne de KANA FALL, ancien gardien du Jaraaf.
Rédaction L’instant Sport
Question 1 : coach présentez – vous à nos lecteurs ?
Kana FALL : « Khalifa Ababacar FALL » Kana » formateur gardien de but, ancien international, actuel Préparateur gardien sélection nationale U20, Ancien préparateur gardien Guediawaye fc et ancien gardien de but Jaraaf de Dakar. »
Question 2 : vous revenez du tournoi de Niamey quel est votre sentiment et comment appréciez-vous la performance de votre gardien?
KANA FALL : « La performance lors de cette coupe d’Afrique u20 était satisfaisante, le seul regret c’est de ne pas décrocher le titre.
Depuis que nous sommes arrivés dans cette équipe avec le Coach Dabo, que je salue pour son professionnalisme et son envie de perfectionnement, on a joué 20 match lors des quels on a encaissé 5 buts.
Sur le plan des portiers nous avons gagné le titre de meilleur gardien ufoa, meilleur gardien CAN 2019 U20. Dialy Kobaly Ndiaye a encaissé 1 but , je connais le garçon on a travaillé depuis plus d’un an et je l’ai formé , il fait de bons matchs et bien sûr il reste des détails mais on va s’y atteler.
Dans un environnement où la hiérarchie prime, je veille à ce que le numéro un soit dans les meilleures conditions et dispositions psychologiques pour pouvoir être performant le jour J et que ses doublures vivent bien leur statut et soient prêtes à pallier toute indisponibilité » .
Question 3 : arrivé à un niveau du tournoi (match éliminatoires, finale), qu’est-ce qui prime dans la préparation ?
KANA FALL : « Arrivé à un niveau le travail est plus axé sur le mental. Car on arrive sur les éliminations et à ce niveau aucune erreur ne se pardonne, il faut préparer les garçons mentalement. Leur faire comprendre qu’il faut éviter les risques, bien faire les relances. À ce niveau de compétition les garçons ont bien travaillé , donc il faut le préparer mentalement pour qu’ils trouvent les ressources qui leur permettent de rester sereins et d’avoir une bonne lisibilité pour anticiper sur toutes les actions et rassurer la défense » .
Question 4 : vous êtes le premier à créer un centre spécialement réservé au poste de gardien de but, comment vous est venue l’idée ?
KANA FALL : « L’idée du centre m’est venu quand j’étais en sélection national en 2000 la période où j’ai eu des fractures.
Je me rappelle J’avais commencé à Keur Massar avec 5 gardiens et avec le temps et le bon travail réalisé nous sommes passé progressivement à une centaine de pensionnaires. Aujourd’hui installé à Guediawaye au stade Amadou BARRY, il y’a beaucoup de clubs qui viennent puiser dans le centre leurs portiers : Suneor, jaraaf, Pikine, TFC etc.
C’est une fierté.
Il faut noter que je suis un formateur de gardien. Ces deux casquettes de formateur et d’entraîneur m’aident à avoir une vision transversale. Ce sont deux métiers différents. Le formateur, il bâtit, il sensibilise, transmet des valeurs. L’entraîneur, il partage ce que vivent des athlètes de top niveau.
La formation est un vocation et l’entraîneur un métier. Je veux me concentrer dans ce rôle de formateur car chaque talent déniché dans notre centre (ndlr: Centre de Formation des Gardiens de But CFGB KANA 00 ) donne des satisfaction et les recruteurs de gardien savent qu’il y’a une bonne base de travail » .
Question 5 : ce genre d’initiative nécessite beaucoup de moyens, avez-vous des partenaires ou sponsors ?
KANA FALL : « Pour l’appui financier je roule avec mes propres moyens pour permettre à des jeunes gens de percer et d’atteindre leurs objectif. Le plus important ce sont pas les finances, ce dont on a le besoin ce sont les moyens matériels pour permettre au centre de disposer d’entraînement de haute facture et nous appelons toutes les bonnes volonté à venir appuyer le centre » .
Question 6 : Pour le tirage du mondial U20 vous avez hérité du pays organisateur la Pologne comment appréciez-vous ce tirage ?
KANA FALL : « Comme a l’habitude de dire le coach Dabo, on a pas de problème de tirage: argentine, Brésil ou un autre peu importe. Ce qui est important c’est de disposer de tout notre effectif, car avec le travail opéré par youssouph dabo en terme de tactique, technique et système on est capable de gagner toute équipe qui se présente devant nous sans aucune prétention » .
Question 7 – quelles sont les perspectives ?
KANA FALL : « Mon objectif est de former des gardiens qui vont évoluer dans les plus grands clubs d’Angleterre, de France, d’Italie, d’Espagne.
Mon mon plus grand souhait est que je puisse former des jeunes qui deviendront des internationaux sénégalais et d’un peu partout en Afrique occidentale, car chaque jour des gens m’appellent d’un peu partout pour venir rejoindre le centre de formation des gardiens de but Kana 00 (CFGB KANA 00). Nous lançons un appel aux autorités qui gèrent le football, la municipalité de Guediawaye, le Ministère du sport, de donner un coup de pouce pour permettre aux jeunes de vivre leur passion et d’atteindre leur but » .
©L’ Instant Sport février 2019