Golf Nord 2 Guédiawaye: un quartier mal loti à moins de 2 km de la Vdn3, où les habitants vivent depuis presque 40 ans le spectre des fosses septiques à ciel ouvert du fait du manque d’assainissement et du défaut de canalisation
Cité née en 1985, suite à un déménagement forcé d’habitants de Grand Médina, Golf Nord 2 de la commune de Sam Notaire, est depuis empêtré dans le spectre de communes chaotiques de la banlieue dakaroise qui subissent de plein fouet le désarroi du manque criard d’assainissement, de l’insalubrité et du défaut de dispositifs d’évacuation des eaux pluviales et domestiques.
Les précipitations dictent leurs lois depuis 48 heures, en ce mardi 29 août
, et l’hivernage tant redouté, bat son plein. Au quartier Golf Nord 2 subdivisé en trois sous quartiers Golf Nord 2 A, Pyrotechnie et Golf Nord 2 B, le sentiment général des populations pris entre les cercles du défaut d’évacuation des eaux pluviales et celui de l’absence de réseau d’assainissement, est le manque de considération des autorités envers elles qui vivent au quotidien le calvaire des fosses septique à ciel ouvert. Aucune habitation dans ces différents quartiers limités par la station d’essence de l’arrêt Dial M’BAYE et la route pavée « Niarry Baay Fall » qui ceinture la cite Hamo Tefess, n’est abonnée au réseau collectif d’assainissement de l’Onas. Les camions de vidange y effectuent au quotidien les interventions et se partagent la tâche de vidange des fosses domestiques aux égoutiers. .
Dans un décor fait de ruelles étroites coincées entre des carrés de maisons inaccessibles aux véhicules, à cause des canaux de drainage de fortune creusés sur les bords, les femmes renforcent l’insalubrité en déversant les résidus de déchets liquides aux devantures de leurs maisons. Nommé fraîchement délégué du quartier Golf Nord 2 B, le jeune Cheikh Nguirane qui a pris le flambeau affiche son ambition après le défi presque réussi d’instauration de la sécurité, du raccordement au réseau d’assainissement de l’Onas pour toutes les maisons, afin de rompre avec les vieux démons du creusage de fosses sceptiques qui rendent fous tous les habitants. Le jeune délégué de quartier regrette une situation qui pouvait être évitée depuis plusieurs années sous le magistère du maire de la commune de Sam Notaire au début de l’an 2000. « Le maire libéral d’antan Daouda Thiane avait décroché un intéressant projet avec une entreprise d’assainissement suédoise qui incluait les quartiers allant de la cité voisine de Barry et Ly au quartier Golf Nord dans un réseau de canalisations des fosses ainsi que de drainage des eaux pluviales. Hélas, le projet s’arrêtera aux portes du quartier », s’en mord-t-il les doigts. Il est néanmoins optimiste avec la convention signée entre la direction de l’assainissement et l’ONG IBP ( international budget partenership) dans le cadre du programme de drainage des eaux pluviales qui est selon lui, une porte ouverte pour attirer l’attention de l’État et des nouvelles autorités municipales sur la problématique de l’assainissement dans le quartier de Golf Nord 2. Les habitants qui n’en peuvent plus de vivre dans un environnement où les odeurs de fosses septiques les empêchent de respirer l’air pur et qui redoutent à chaque instant que leurs progénitures tombent dans les trous creusés par les égoutiers pour vidanger les fosses, se disent prêts à tous les sacrifices financiers pour sortir de la situation moyennageuse dans laquelle ils sont empêtrés. Amadou Dia est un vieux père de famille, retraité depuis une dizaine d’années, il avait investi le fruit de sa retraite et ses économies dans l’achat d’une maison à la partie Pyrotechnie. Un choix qu’il regrette amèrement aujourd’hui. « Dès la tombée des premières gouttes de pluie, ma famille vit l’enfer. Les fosses se remplissent jusqu’à déborder au niveau des chambres. Nous sommes obligés de superposer des briques pour pouvoir évoluer entre les différentes pièces. Pour soulager nos besoins quotidiens, chacun se débrouille pour aller voir un voisin ou attendre la nuit, pour se diriger tout bonnement à la plage ». Un autre père de famille rencontré assis devant la porte de sa maison, Mor Wathie, vit le même calvaire. Ancien ancien émigré rentré au pays, il a investi ses sous dans l’achat et la réfection d’une maison pour en faire un immeuble R+4 dont il a consacré les 3/4 a la location. Son problème principal reste l’exiguïté des installations de vidanges des fosses. Ses voisins se plaignent régulièrement auprès du chef des services d’hygiène de Guédiawaye où ils l’accusent de faire recours pratiquement toutes les semaines à des égoutiers qui creusent tout le quartier et les indisposent. Pour se dédouaner, il assure avoir parcouru tous les services de l’État pour bénéficier du raccordement aux branchements de l’Onas, mais impossible pour lui de faire face seul aux frais exorbitants. Il dit faire recours tous les week-end au passage des camions de vidange à qui il paie des sommes allant de 25 000 à 40 000 Fcfa, mais sans y trouver son compte.
Cheikh Nguirane en maudit presque jour où un vieux collecteur établi près du marché jeudi, avait volatilisé les cotisations des différents propriétaires de maisons du quartier afin de souscrire à un abonnement auprès de l’Onas.
MAMADOU NIANG
Ok